Vie de Saint Benoît

Vie de Saint Benoît d’après les dialogues de St Grégoire le Grand
 
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Le monachisme apparaît au milieu du 3ème siècle en Egypte et en Asie Mineure. Benoît, lui, naît en Italie, vers 480 à Nursie, petite cité au Nord-Est de Rome, dans la montagne d’Ombrie. Il appartient à une famille de petite noblesse.
Après ses premières études à Nursie, il quitte à l’adolescence la maison familiale pour s'installer à Rome. Il y poursuit des études supérieures, de rhétorique et de droit, études qui lui ouvriront la carrière des magistratures civiles. Son avenir semble donc bien assuré.
Cependant, un jour, Benoît ressent un appel intérieur : il veut certes le bonheur dans sa vie et il pressent que Dieu seul est l’amour pour lequel il vaille la peine de se donner. Il s’en va finalement vivre seul dans une grotte à Subiaco, à 75 km à l’est de Rome, près des ruines d'un ancien palais de Néron. Il y passe là plusieurs années dans la solitude la plus absolue, priant et travaillant de ses mains pour vivre. Une communauté de moines non loin de là le découvre et ceux-ci  lui demandent de devenir leur supérieur. Après un refus, Benoît finit par accepter. Mais son idéal de vie évangélique semble bien trop élevé pour ces moines qui cherchent alors à l'empoisonner.
Qu’à cela ne tienne, Benoît regagne sa chère solitude, « désirant habiter avec lui-même, sous le regard du suprême Témoin », comme le dit St Grégoire le Grand. Rapidement, d'autres disciples viennent se ranger sous sa conduite.  Et bientôt une douzaine de petits ermitages s'élèvent autour de lui. Pour Benoît, c'est le début d'une vie nouvelle : il s'y donne entièrement, et son influence rayonne sur la contrée. … A tel point qu'un prêtre du voisinage en devient jaloux et cherche à détourner les moines de Benoît.
Pour désarmer sa jalousie, celui-ci s'en va de nouveau, avec quelques disciples choisis, pour le début d'une nouvelle aventure. Sur la hauteur du Mont-Cassin, quelques 100 km plus au sud, il fonde un monastère. Là, il entreprend, avec ses frères, d'évangéliser la région encore païenne, dans une vie de prière, de travail et d’accueil. On suppose que Benoît meurt au Mont-Cassin autour des années 550, au cours de cette période extrêmement troublée par les invasions barbares. Le Mont-Cassin  sera incendié par les Lombards vers 580.

 

Au cours de sa vie, Benoît a accumulé une multitude d'expériences diverses  et peu à peu, il rassemble tout ce qu'il a appris de Dieu et des hommes dans un petit livre : la Règle. A partir d'une règle qui existait déjà, nommée "règle du Maître", faute d'en connaître l'auteur, il a lentement composé sa propre règle, en la révisant sans cesse, en y intégrant ses lectures et ses expériences personnelles, tant dans sa responsabilité d'abbé que dans sa vie spirituelle. C’est dire qu’il ne l’a pas écrite d’un coup.
La Règle de Saint Benoît est vraiment le fruit de l'expérience humaine et spirituelle de Benoît, œuvre pleine d'équilibre et de bon sens, évitant les excès, et ayant un grand sens pédagogique.
La Règle organise la communauté monastique. L’abbé est à la fois le père, le pasteur, le maître qui enseigne. Les moines se mettent volontairement sous la direction de cet abbé à qui ils obéissent parce qu’ils voient en lui le Christ.

Ce n’est que lentement que la règle de St Benoît va pénétrer l’Occident et elle va finir par s’imposer comme règle principale en Occident, surtout à partir du 9ème siècle, au temps de Louis le Pieux, fils de Charlemagne.