Le 1er novembre l’Église célèbre la fête de "Tous les saints". En eux, le royaume de Dieu au ciel, où se vivra la plénitude de l’Amour, est déjà en germe sur la terre. Sur ce chemin qui mène à Dieu les saints nous devancent et nous montrent que c’est un chemin de bonheur. Pour vivre la Toussaint "sur la Terre comme au Ciel", à partir des textes de l’Apocalypse qui nous sont lus le 1er novembre, pour transmettre cette joie nous chercherons à comprendre l’apocalypse et la Toussaint.
Sommaire
Lecture de l’Apocalypse
Comprendre pour transmettre : l’Apocalypse
Comprendre pour transmettre : la Toussaint
Sources : « Lire l’Apocalypse de Saint Jean » Henry de Villefranche –
Cahier de l’école cathédrale – Edition : Parole et Silence
Lecture de l’Apocalypse
 chapitre 4 versets 1-2, 6b,8b,10-11 :
Après cela, j’ai vu : et voici qu’il y avait une porte ouverte dans le ciel. Et la voix que j’avais entendue, pareille au son d’une trompette, me parlait en disant : « Monte jusqu’ici, et je te ferai voir ce qui doit ensuite advenir. »
Aussitôt, je fus saisi en esprit. Voici qu’un trône était là dans le ciel, et sur le Trône siégeait quelqu’un. Au milieu, autour du Trône, quatre Vivants, ayant des yeux innombrables en avant et en arrière.
Jour et nuit, ils ne cessent de dire : « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur Dieu, le Souverain de l’univers, Celui qui était, qui est et qui vient. »
Lorsque les Vivants rendent gloire, honneur et action de grâce à celui qui siège sur le Trône, lui qui vit pour les siècles des siècles, les vingt-quatre Anciens se jettent devant Celui qui siège sur le Trône, ils se prosternent face à celui qui vit pour les siècles des siècles ; ils lancent leur couronne devant le Trône en disant : « Tu es digne, Seigneur notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance. C’est toi qui créas l’univers ; tu as voulu qu’il soit : il fut créé. »
chapitre 7 versets 9-12 :
Après cela, j’ai vu : et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. Et ils s’écriaient d’une voix forte : « Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l’Agneau ! »
Tous les anges se tenaient debout autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants ; se jetant devant le Trône, face contre terre, ils se prosternèrent devant Dieu. Et ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! »
Comprendre pour transmettre
Introduction
Le livre de l’Apocalypse est le dernier livre de la Bible. Il est écrit par St Jean. Il reprend sous forme de vision la grande question du Nouveau Testament : « Qui est vraiment Jésus ? Ressuscité, comment est-il présent à ses disciples ? » Il a été écrit à la fin du 1er siècle après Jésus Christ, à la fin du règne de Domitien. Celui-ci déclencha une persécution terrible contre les chrétiens qui refusait de rendre un culte à l’empereur.
Ce livre, dans un langage symbolique, est d’abord écrit pour soutenir la foi et l’espérance des chrétiens.
Apocalypse signifie révélation
Ce mot veut dire « lever le voile », révéler. Le livre de l’Apocalypse, avec son style particulier de visions, d’images, de symboles, est une révélation de la victoire de Dieu, du Christ et de l’Esprit sur le mal qui est présenté sous des aspects catastrophiques. L’espérance qu’il déploie est fondée sur la fidélité de Dieu. Cette fidélité est elle-même fondée sur la lecture de l’histoire du Peuple de Dieu et de l’événement qui a tout changé : la mort et la résurrection du Christ. L’auteur de l’Apocalypse est comme nous, il ignore quand viendra la fin des temps ; Mais il est sûr d’une chose : Dieu est fidèle. Un extrait du livre de l’Apocalypse nous est donné pour la liturgie de la fête de la Toussaint. (Liturgie = célébration par le peuple du culte rendu à Dieu)
Il nous présente déjà une liturgie céleste : l’immense peuple de Dieu rassemblé avec les anges autour du Christ en gloire avec les quatre Vivants et les vingt-quatre anciens. Ils chantent la gloire de Dieu et l’Agneau vainqueur.
Quelques symboles et clés de lecture pour les extraits des chapitres 4 et 7 :
Une porte ouverte sur le ciel
La porte indique un passage à franchir. Cette porte définit le passage entre le ciel et la terre, entre l’humain et le divin. Ceci est signifié au premier livre de la Bible, la Genèse. Après la faute d’Adam et Eve, le Seigneur chassa l’homme du jardin d’Eden et fit garder l’entrée par des chérubins (Genèse 3, 23-24). En Jésus, par sa Résurrection, l’accès au ciel est rendu possible. Jésus lui-même, dans l’Evangile de Jean (10, 9) se définit comme la porte : « Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé. »
« Sur le Trône siégeait quelqu’un » (Apocalypse 4, 2)
Le Trône symbolise la souveraineté de Dieu. Dans ce texte court, le mot trône est présent 6 fois, alors que celui qui siège est simplement désigné comme quelqu’un !
Cela signifie que si Dieu est là, nous ne savons pas pour autant qui il est. La mise en présence de Dieu ne va pas de soi.
Ce thème se retrouve dans l’Evangile de Jean. : Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique nous conduit à le connaître (Jean 1, 18). C’est au chapitre 7, 10 du livre de l’Apocalypse que nous est dit clairement « Le salut nous est donné par notre Dieu, Lui qui siège 
Les vingt-quatre anciens
Le chiffre 24 évoque les douze tribus d’Israël (Ancien Testament) et (plus) les douze Apôtres de Jésus (Nouveau Testament). Ils apparaissent comme des personnages réels.
Le chiffre 24 évoque aussi les familles sacerdotales qui célébraient le culte dans le Temple de Jérusalem. 
La foule immense
Elle représente toute l’humanité.
Le salut d’Israël s’étend à toutes les nations selon la promesse d’Abraham : « En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Genèse 12,3). D’où l’insistance sur toutes les nations, races, peuples et langues.
Le vêtement blanc
Le blanc est la couleur de la Résurrection. Saint Paul nous enseigne que le baptême nous fait « revêtir le Christ », qui désormais vit en nous. La robe de baptême, l’aube blanche, la robe des noces, en sont des signes.
Les palmes
Ce sont des branches que l’on tenait à la main en signe de joie pour acclamer le roi victorieux, comme le jour où Jésus est entré à Jérusalem (fête des Rameaux). De nombreux saints martyrs sont représentés avec une palme à la main en signe de victoire de l’amour sur la mort.
Debout
La position debout est celle du ressuscité ; celle de la victoire de la vie sur la mort.
L’Agneau
La figure de l’agneau évoque la vie et le serviteur qui donne sa vie.
Le baptisé, à la suite de Jésus, est devenu le serviteur de Dieu et de ses frères.
 
Sources : « Lire l’Apocalypse de Saint Jean » Henry de Villefranche – Cahier de l’école cathédrale – Edition : Parole et Silence