6ème Dimanche du Temps Pascal - C

Jésus manifeste sa proximité à chacun des disciples mais pas à la manière du monde. Comment cela se fait-il ? « Seigneur, et qu’est-il advenu, que tu doives te manifester à nous et non pas au monde ? » ( Jean 14, 32) demande Jude,  frère de Jacques, le disciple au grand cœur !  
Dit-il cela parce que dans notre monde ça bavarde beaucoup, ça jacasse à tort et à travers. Plus le temps de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. D’ailleurs une parole chasse l’autre, aussi vite oubliée que dite. Cela n’est-il pas désespérant !
Et pourtant, au milieu de tout ce flot, il est des paroles qui ont du prix. Quand j’aime quelqu’un par exemple, j’écoute ses paroles, j’observe son enseignement. Et si elles sont écrites, je les lis, je les prie, je les médite. N’est-ce pas l’expérience de tous les amoureux ? Et qui ne garde pas précieusement telle ou telle parole d’une personne décédée tant aimée ? 
Combien plus alors, cela ne peut être que vrai quand il s’agit de la Parole de Jésus. Conduit par l’Esprit, cette parole qu’il nous fait entendre de la part de son Père du ciel : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon père l’aimera » est une pacification.
Voilà assurément une parole qui n’est pas faite de mots, mais de gestes, de regards, d’écoute, de tendresse. Une parole d’amour au sens le plus fort du terme, qui me fait entrer dans la relation d’amour qui unit le Père, le Fils et l’Esprit. Ou encore, une parole d’amour qui me fait être le prochain de celui ou celle qui a besoin non de mon bavardage, mais d’une présence aimante qui guérit, qui relève, qui apaise. C’est une parole de vie, de bénédiction, de salut. 
 Comment Jésus advient-il à cela ? En nous interpelant, car « En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie. » lisons nous dans l’évangile de Jean. (Jean 1)
À travers tout ce que nous vivons, nous percevons la présence de Dieu, son action, sa fidélité. Nous découvrons son projet d’amour. Impossible alors de nous installer, car l’Amour est toujours nouveau. Notre capacité à nous émerveiller sera le signe que nous ne sommes pas du monde. Même si toute la portée des paroles de Jésus nous échappe encore, comme elle échappait aux disciples au cours du dernier repas. Cependant il en est une qui ne doit pas nous échapper tant elle est simple, vraie, juste, personnelle, bonne et bienfaisante. La voici : « Si quelqu’un m’aime, il veillera sur ma parole, et mon Père l’aimera. Oui, nous viendrons avec lui, et nous ferons un lieu où rester ensemble avec lui.  Qui ne m’aime pas, ne veille pas sur mes paroles. Oui, la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. » (Jean 14, 23-24) 
 « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » 
Ainsi Frères et Sœurs, malgré les bouleversements que nous traversons, gardons la parole de Jésus pour croire en « l’Esprit Saint que le Père enverra au nom de Jésus, le Dieu qui sauve et qui advient en nous. Il nous donne sa paix, son salut, mais pas comme le monde donne la paix.  Sa paix signifie le bonheur parfait et la délivrance apportée par le Messie. Tout cela est donné par Jésus. Amen, alléluia !