« Mes brebis, dit Jésus, écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent ; je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais et nul ne les arrachera de ma main. » (Jean10, 27-28)
Chacune a son histoire singulière, ses blessures. Une créature du Bon Dieu n’est pas quelqu’un qui cherche à se fondre dans le troupeau en devenant un modèle aux lois du groupe. Ce n’est pas quelqu’un qui se tourmente sans cesse de n’être pas un modèle.
Une créature de Dieu est quelqu’un qui croit que Dieu le connaît de fond en comble bien mieux qu’il ne se connaît lui-même.
Du coup, c’est en toute connaissance de cause qu’il l’aime… non parce qu’il est conforme à une loi mais parce que c’est lui. Pour le Bon Dieu, il n’y a des créatures toutes différentes les unes des autres ; personne n’a à se conformer à un modèle. Chacun a son empreinte de vivant. Et les vivants du Bon Dieu sont appelées à goûter combien il fait bon vivre quand ils ne s’enferment pas avec ses semblables. Il y a, dans cet ensemble, des blancs, des noirs, des roux, des jaunes, des teints clairs, venus d’Orient et d’autres d’Occident, des boiteux et des éclopés, qui ont peine à marcher et d’autres en bonne santé, des jeunes et des vieux, en transhumance !
Mais alors qu’est-ce qui fait l’unité de ces membres si disparates ? Tous, dit l’Evangile, « suivent Jésus ». Ils le suivent mais pour aller où ? Peu importe, en un sens, où Jésus les mène puisqu’ils marchent à la suite de quelqu’un qui les aime bien plus qu’ils ne sauraient s’aimer eux-mêmes. Pourtant Jésus les conduit bien quelque part mais c’est en traversant les ravins, la mer des roseaux, les déserts, plaines et collines. Il leur apprend à passer d’un monde où l’on croit que le bonheur consiste à bêler à l’unisson et d’où est exclut ceux qui sont différents, à une vie où chacun –noir, blanc, roux, blond est une personne unique au monde, que chacun peut appeler par son nom, et non le siffler : psitt , psitt !!!
Les créatures du Bon Dieu « écoutent Jésus ». Mais que leur dit-il si ce n’est : « Aimez-vous les uns les autres. C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres, qu’on vous reconnaîtra pour mes disciples. »
La particularité de cet amour universel, est qu’il ne s’agit pas d’aimer la masse ce qui reviendrait à n’aimer personne.
Il s’agit d’aimer chacun en particulier pour ce qu’il a d’unique. Aimer les autres, les aimer non parce qu’ils nous ressemblent mais parce qu’ils sont autres, les aimer pour eux-mêmes en honorant le mystère de Dieu qui les habite et qui nous dépasse, voilà l’ amour universel du Seigneur Jésus pour chacun : « Moi et le Père, nous sommes UN. » (Jean10,30).
C’est dans ce UN que l’univers chante et crie de Joie le Seigneur vient avec ce peuple immense qui se tient devant Dieu pour la vie éternelle ! Amen, Alléluia !