Saint Gaudence de Brescia (+ en 410) le dit bien : « Le Seigneur Jésus est le maître véritable qui enseigne à ses disciples les préceptes nécessaires au salut. Il a raconté à ses Apôtres d’alors, la parabole de l’intendant pour les exhorter, ainsi que tous les croyants d’aujourd’hui, à se montrer fidèles à faire l’aumône. En faisant le portrait de ce personnage, il a voulu nous apprendre que rien ne nous appartient ici-bas, mais que notre Seigneur nous a remis l’administration de ses richesses pour en faire un usage convenable, en rendant grâce, ou pour les distribuer à nos compagnons de service selon les besoins de chacun. Il ne nous est pas permis de gaspiller au hasard les richesses qui nous ont été confiées, ni de les employer à des dépenses superflues, car nous devrons rendre compte de leur usage au Seigneur, lors de sa venue. A la fin, le Seigneur a ajouté cette conclusion à la parabole : ‘Eh bien, moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec l’argent trompeur afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles’ (Luc 16,9). […] Ces amis, qui obtiendront notre salut, sont évidemment les pauvres.»
Nous pouvons affirmer que Jésus nous invite ici à employer nos ressources matérielles en faveur des pauvres, pour engager une relation d’amitié avec eux. Elle sera le meilleur plaidoyer en notre faveur lors du jugement dernier.
Le Christ a voulu nous laisser dans son évangile une affirmation claire et précise sur les dangers d’avoir toujours plus. Il affirme ainsi : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » (Luc 16,13).
« Seigneur, me voici devant Toi avec les hommes et les femmes qui me ressemblent comme des frères et des sœurs : les pauvres types qui voudraient bien en sortir mais qui n’en sortent pas : les drogués, les paumés, les femmes de ‘mauvaise vie’, tous ceux qui n’arrivent pas à résister au mal, qui volent et qui tuent, tous ceux, qui ont perdu la foi, l’espérance, la charité… et qui en souffrent.
Seigneur, Tu nous regardes encore de ce regard d’amour que Tu as jeté sur la femme adultère, sur la Samaritaine, sur Marie-Madeleine, sur le brigand pendu près de Toi.
Des profondeurs où nous sommes enfoncés, Seigneur, nous crions vers Toi : sauve-nous, puisque Tu nous aimes.
Seigneur, Tu l’as dit, Tu n’es pas venu pour les justes, mais pour les pauvres, pour les malades, pour les pécheurs, pour nous.
Seigneur, je nous confie tous à Toi, car je suis sûre de Toi, je suis sûre que Tu nous sauves, je suis sûre qu’à chacun de nous, les pauvres types, Tu vas dire le jour de notre mort : Tu seras ce soir avec moi dans le Paradis, car il y aura un soir où Tu nous revêtiras de Toi, Amen. »
Prière de sœur Emmanuelle (1908-2008) née Madeleine Cinquin, Religieuse de la Congrégation de Notre-Dame de Sion, disponible sur le site
