Sainte Scholastique

En 1883, durant le mois de mai, un groupe de jeunes filles prenaient modestement possession de la maison « Grand Bayonès » située à cinq cent mètres du Monastère de Belloc fondé huit ans auparavant sous l'égide du Père Bastres.

Deux d'entre elles venaient de terminer le noviciat dans l'Abbaye des Bénédictines de Saint Jean d'Angély dans les Charentes. D'autres avaient été initiées à la vie religieuse dans une Communauté du Béarn. Toutes désiraient mener une vie monastique sous la Règle de saint Benoît telle qu'elle l'avait entrevue dans la fondation récente Notre Dame de Belloc.

Une extrême pauvreté matérielle ne fit point obstacle à un recrutement nombreux. Il fallut tout organiser : la vie de prière, le travail, construire un monastère. Ce fut l'œuvre de Mère Placide Lespade, Prieure de 1888 à 1924 qui fut conseillée, soutenue, aidée par le Père Abbé Bastres jusqu'aux expulsions de 1903.

Dès 1889, quatre d'entre elles partaient aux U.S.A. pour Sacred Heart en Oklahoma où des moines de Belloc se dépensaient au service de la mission indienne. Elles seront rejointes en 1903 par d'autres et fonderont St Gertrude Convent à Ramsay (Louisiane) qui, plus tard, s'agrégea à une Congrégation de Bénédictines Américaines.

En 1898, un pensionnat de filles fut ouvert à Bayonne mais dut fermer ses portes en 1903. Alors que les moines de Belloc prenaient le chemin de l'exil en mars 1903, les mesures d'expulsions se réduisirent pour la Communauté des Bénédictines à quelques fausses alertes. Elles préservèrent, seules, une présence monastique jusqu'au retour définitif des moines en 1926. A partir de 1908 avec la ré-ouverture du noviciat, le Monastère se développa, célébrant le Seigneur par l'Office divin, assurant sa subsistance par l'exploitation d'une ciergerie, d'une fromagerie et d'une ferme, fidèle aux principes de saint Benoît : « Ne rien préférer à l'œuvre de Dieu », et « Ils seront vraiment moines s'ils vivent du travail de leurs mains ».

Très tôt, la Communauté ouvrit une modeste hôtellerie qui s'agrandit après le Concile de Vatican II selon les nécessités nouvelles de l'Église. Le renouveau liturgique post-conciliaire exigea de profonds changements dans la manière de célébrer l'Office divin.

L'ensemble de la liturgie est célébrée en français, mais la Communauté a gardé aussi dans son répertoire les belles antiennes grégoriennes pour la Messe et certains temps forts de l'année.

Le Monastère Sainte Scholastique d'Urt est affilié à la Province Française de la Congrégation de Subiaco.